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Eugène & Léoncie KERIVEL

 

Indissociables dans leur combat

 

En juillet 1941 cette triste police anti-communiste arrête à Basse Indre BARBET le garagiste, Emile HUREAU, Adolphe LAINE et Léoncie KERIVEL.

Quelques jours plus tard, le 28 juillet, Eugène KERIVEL, patron de bordage aux Ponts et Chaussées, est arrêté à son tour. Il est 6 heures du matin, il est à bord de son bateau à Saint-Nazaire.

Tous sont internés dans le camp de Choisel à Chateaubriant.

 

Dans le livre « Raconte Camarade » Léoncie nous transmet quelques éléments :

 

« Vers le 20 juin 1940, les Allemands occupent Basse-Indre », dit-elle.

« Dans les jours qui suivent je rencontre la compagne de BALLANGER qui m’informe d’une réunion du parti communiste clandestin. Elle se déroulera à Saint-Jean de Boiseau en présence de Marcel PAUL. Nous serons huit.

Pour redonner confiance à la population, nous décidons d’éditer et de diffuser des tracts clandestins.

Nos tracts attaquent violemment Pétain et disent en substance : « il ne faut aider l’ennemi, rien de définitif n’est joué, les hitlériens seront finalement vaincus ».

Nous les distribuons de bon matin. Nous plantons aux arbres des paquets de 5 ou 6 tracts pour que les ouvriers se servent en allant au travail.

Mais Eugène et moi étions surveillés. Les jeunes Lucien LELOIR et Robert BLANDIN furent admirables. Avec d’autre ils prennent la relève et réalisent des prouesses. Ils poursuivent la distribution de tracts et organisent des sabotages. Le 14 juillet 1941 pour la fête nationale, ils pavoisent ici-et-là avec des drapeaux rouges ».

 

Quelques jours plus tard les KERIVEL sont arrêtés.

 

Le 22 octobre 1941, Eugène se trouve dans la baraque P.2N°6 avec 26 de ses camarades.

Les condamnés se voient octroyer une heure pour écrire une dernière lettre.

Eugène obtient de passer cette dernière heure avec son épouse Léoncie.

« Pendant que les autres écrivaient, Eugène et moi, dans un coin, nous nous remémorions, avant la séparation définitive, les joies et les souffrances de notre vie commune » dira Léoncie.

 

Eugène écrira ces derniers mots :

« Chère Léoncie,

 Un dernier mot, c’est à toi que je pense, j’espère que tu saures de débrouiller, j’ai vu que tu étais courageuse, je pars avec moins de regrèts.. »

La lettre a été déchirée.

 

Pendant que Léoncie et les 700 détenus du camp de Choisel chantent la Marseille, dans  la carrière, par trois fois, les armes retentissent, les 27 Otages sont exécutés.